Si les pommiers, poiriers et autres noyers sont parmi les fruitiers les plus répandus dans les jardins, c’est parce qu’ils ne nécessitent que peu d’entretien. Toutefois, certaines maladies peuvent réduire voire annihiler une récolte. Tavelure, moniliose, comment prévenir ou lutter contre ces maladies ?
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Fruits à pépins, à coque ou à noyaux
Avant de traiter des maladies cryptogamiques des fruitiers à pépins, il est bon de savoir de quoi on parle. Au verger, on distingue en effet trois grandes catégories :
- les fruitiers à pépins comme le pommier, le poirier, le cognassier ou encore le néflier qui sont bien connus pour supporter la taille et être formés ;
- les fruits à drupes ou à noyaux parmi lesquels le prunier, le cerisier, le pêcher, le nectarinier ou l’abricotier ;
- les fruitiers à coque, au rang desquels le noyer, le noisetier ou l’amandier.
Dans les deux premiers cas, les graines, c’est-à-dire, les pépins et les noyaux ne sont pas comestibles. Dans le dernier cas, c’est exactement l’inverse, puisque c’est la graine qui est consommée.
Traitements contre les maladies des fruitiers à pépins
Pommiers, poiriers et cognassiers sont des fruitiers qui sont généralement atteints des mêmes maladies. Les variétés anciennes sont parfois un peu moins productives, mais elles présentent bien souvent l’avantage d’être moins sensibles à telles ou telles maladies. N’hésitez pas à les privilégier en vous renseignant auprès de professionnels avant toute plantation. Vous aurez ainsi moins à vous en occuper.
Comment traiter les pommiers ?
Fruits gâtés, feuilles perforées, de nombreuses maladies risquent de réduire votre récolte de pommes. Il existe toutefois des solutions naturelles en matière de lutte ou de prévention :
- le badigeonnage au lait de chaux : cette technique ancestrale consiste, durant la période hivernale, à badigeonner le tronc du pommier de chaux vive agricole, également appelée blanc arboricole. Cette application bloque le développement des champignons logés dans les interstices du tronc et qui attendent les beaux jours pour proliférer. Le badigeonnage au blanc arboricole permet de lutter contre la moniliose et la tavelure ;
- le cuivre en pulvérisation (type bouillie bordelaise), avant le débourrement et après la floraison pour prévenir l’apparition de la tavelure ;
- le purin d’ortie ou de prêle tous les 10 jours pour prévenir l’apparition de l’oïdium.
Comment traiter les poiriers ?
Savourer une bonne poire juteuse et mûre à point est un délice. Toutefois, les poiriers ont tendance à être malades. Quelques gestes simples à mettre en œuvre permettent cependant de garantir une récolte généreuse :
- le purin d’ortie utilisé régulièrement (environ deux fois par mois) en pulvérisation permet de freiner l’apparition de la tavelure ;
- le purin de consoude ou la bouillie bordelaise employée avant le débourrement, c’est-à-dire avant l’ouverture des bourgeons au printemps, puis une seconde fois après la floraison permet également d’endiguer la tavelure. A noter qu’il est préférable de privilégier le purin de consoude qui est 100% naturel, contrairement à la bouillie bordelaise. De plus, il faut éviter toute pulvérisation quelques semaines avant la cueillette ;
- une décoction de prêle ou la bouillie bordelaise diluée pour lutter contre la moniliose des fruits (Monilia fructigena). Ce champignon peut causer des pertes considérables au verger. Il est donc essentiel de traiter en préventif juste avant le débourrement, courant mars en général.
Comment traiter les cognassiers ?
Si le cognassier avait un temps quasiment disparu des jardins, celui-ci fait sont grand retour depuis quelques années. Ce fruitier qui est proposé en de nombreuses formes adaptés aux petits jardins, produit des coings, un fruit qui n’est pas comestible cru. Il doit impérativement être cuisiné pour être consommé, par exemple sous forme de gelée ou de pâte de fruit.
Pour autant, comme pour le poirier ou le pommier, la production de ce fruitier peut être réduite en raison de certaines maladies. Quelques traitements en préventif sont toutefois faciles à mettre en place :
- pulvérisations de cuivre (traitement curprique) au débourrement et après la floraison pour lutter contre l’entomosporiose du cognassier. Cette maladie se traduit par l’apparition de tâches noires sur le fruit, des zones qui se fendillent par la suite ;
- pulvérisations de cuivre et de prêle contre la moniliose des fruits : le traitement nécessite trois pulvérisations de cuivre au débourrement, après la floraison et après la chute des feuilles, ainsi qu’une pulvérisation de prêle au débourrement ;
- pulvérisations régulières de purin de prêle ou d’ortie contre l’oïdium.
En parallèle de ces traitements, il est toujours recommandé, quel que soit le fruitier :
- de nettoyer le tronc de vos arbres, notamment en les débarrassant de la mousse qui peut s’y développer. Celle-ci peut en effet servir d’abri à certains ravageurs ;
- de ramasser les fruits, les feuilles et les branchages malades pour éviter une contamination plus importante. Ces déchets doivent être évacués du jardin ou détruits par le feu.
Article mis à jour le 26 mars 2023